viernes, 28 de mayo de 2010

SUFFOQUER

Suffoquer [su-fo-ké], v. [ÉTYMOLOGIE du lat. suffocare, de sub « sous, au-dessous », et fauces, n. f. pl., « gosier, gorge ». Espagn. sufocar ; ital. soffocare]

DÉR. Suffocant ; suffoquement.
Je suffoquais, nous suffoquions, vous suffoquiez ; que je suffoque, que nous suffoquions, que vous suffoquiez.

V. tr.
1° (Sujet n. de chose : Qqc. suffoque qqn ou qqc.). Causer la mort par étouffement ; empêcher (qqn) de respirer, rendre la respiration difficile, pénible (en privant d'oxygène, en modifiant le rythme respiratoire) ; essouffler, étouffer, oppresser.
Identité semantique : Espagnol : Sofocar ; Italien: Soffocare; Anglais: Suffocate.

Odeur, puanteur, vapeur… qui suffoque.

Une puanteur capable de suffoquer les hommes les plus vigoureux. FÉN. (Tél.) Littré.

Absolument. Il fait un air brûlant qui suffoque. Littré.

Quand on entrait dans la bergerie, une odeur forte suffoquait, l'exhalaison ammoniacale de la litière, de l'ancienne paille sur laquelle on remettait de la paille fraîche pendant trois mois (ZOLA, Terre, 1887). TLF

L'odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme (CAMUS, Noces, 1938). TLF

Refl.
Se causer l'un à l'autre la suffocation.
Qu'entre eux les gens de lettres se suffoquent d'encens ou s'inondent de fiel..., BUFF., Rép. au duc de Duras, Oeuvr. Littré.

suffoqué, ée p. p. adj. Dont la respiration est rendue pénible, difficile ou impossible.

Vx. (Sujet n. de personne : Qqn suffoque qqn). Tuer par suffocation ; tuer en empêchant de respirer ; asphyxier, étouffer.

Identité semantique : Italiano : Soffocare ; Anglais : suffocate ; Espagnol : sofocar.

Bannir tout un peuple du pays de sa naissance, en suffoquer un autre sous la terre. BALZ. (le Prince, ch.) Littré.

Bien que sept fois mariée, Sara était vierge (...) les servantes de la maison (...) l'accusaient de suffoquer (...) ses maris (A. FRANCE, Vie littér., 1891). TLF.

3° Suffoquer un ruisseau, le charger de bois au delà de ce que son volume peut porter. Littré.

Fig. Causer un sentiment pénible comparé à la gêne de la respiration. Littré.

Elle [la Champmeslé] est laide de près, et je ne m'étonne pas que mon fils ait été suffoqué par sa présence. SÉV., 15 janv. 1672 Littré.

Absolument. Cela suffoque, cela excite l'indignation. Littré.

Se suffoquer, v. réfl. Fig. Se causer une grande peine. Littré.

Je vous prie, ma très chère, de ne vous point suffoquer de faire réponse à mes lettres infinies. SÉV., 29 nov. 1684 Littré.

5° Fig. Mettre à l'écart. Littré.

V. intr. Perdre la respiration ; respirer avec difficulté, perdre le souffle ; étouffer.
Identité semantique : Italien: Soffocare; Anglais: Suffocate (rare).

À ces mots, Amazan fit de si prodigieux éclats de rire, qu'il fut près de suffoquer. VOLT., Princ. de Babyl. Littré.

Une ou deux heures après il renvoya secrètement savoir son état. On lui dit qu'elle suffoquait, et qu'il lui était survenu une espèce de hoquet qui se faisait entendre jusque dans les cours. Diderot, Jacques le fataliste, Pl. Le Grand Robert.

Comme on suffoquait dans l'étroite salle, chauffée par le bec de gaz, la bonne dut rouvrir la fenêtre (ZOLA, Bonh. dames, 1883). TLF

La nuit on suffoquait sous la moustiquaire, trempé de sueur. (GIDE, Voy. Congo, 1927). TLF.

Suffoquer de + subst. désignant un sentiment. Respirer difficilement sous l'effet d'une émotion.
Je suffoquais d'indignation et de honte (BILLY, Introïbo, 1939). TLF.



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MES DICTIONNAIRES : ITALIEN - SPAGNOL - ANGLAIS



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