jueves, 1 de marzo de 2012

COQUIN - COQUINE


Coquin, coquine
Nom masculin et féminin :
Pluriel : coquins, coquines
Étymologie : d'origine incertaine.

Première définition : personne qu’on réprouve pour sa conduite ; celle ou celui qui est indigne de la faveur de quelqu’un, en considération d’une ou plusieurs actions  commises par lui
Antonyme synthétique : héros, héroïne, personne honorable, dignitaire
Synonyme : fripon, canaille, scélérat, bandit, escroc, vaurien, gredin, maraud,
Il peut être traduit par farabutto, en italien ; rascal, en anglais ; pícaro, en espagnol.

[...] on dit que c’est une satire violente contre trois membres du parlement que, [...], je n’ai jamais connus. Il faut que celui qui a été assez hardi pour le faire, soit bien lâche de me l’attribuer. Cet ouvrage par conséquent ne peut être que d’un coquin.
François-Marie Arouet (Ouvres complètes)

[...] en refrognant les sourcils réprouvés de quelques coquins d’hypocrites.
François-Marie Arouet (Ouvres complètes)

Il est triste que vous citiez dans vos notes un aussi vil coquin que le Sabatier de castres.
François-Marie Arouet (Ouvres complètes)

Vous nous envoyez des armes pour nous défendre contre une troupe de coquins qui sont venus, du bout de la Flandre, aux portés de Genève pour nous voler.
François-Marie Arouet (Ouvres complètes)

Pourquoi permet-on que ce coquin de Fréron succède à ce maraud de Desfontaines ?
L. Paillet de Warcy (Histoire de la vie et des ouvrages de Voltaire)

A vous dire vrai, mes petits lecteurs, le brigadier était fort embarrassé. Il ne doutait point que les saltimbanques ne fussent des coquins, mais toutes les apparences d'honnêteté étaient pour eux.
Jeanne Marcel (Les petits vagabonds)

Il dit que c’est bien affaire à une coquine comme vous de dénigrer les honnêtes gens par jalousie.
Mémoires du chevalier de Grammont

Un jour, après avoir horriblement et très mal à propos grondé son jardinier, et après l’avoir presque battu, il lui dit : «Va-t-en, coquin ; je souhaite que tu trouves un maître aussi patient que moi. »
L. Paillet de Warcy (Histoire de la vie et des ouvrages de Voltaire)

C'était un bien méchant homme que cet Iro, et le plus ennuyeux coquin qui fût dans l'île.
François-Marie Arouet (Histoire des Voyages de Scarmentado)

Vos coquins m'ont arrêtée, jetée dans la poussière, dépouillée, exténuée et affamée.
Edmond About (Le roi des montagnes)

Je savais à quel rusé coquin nous avions affaire.
Edmond About (Le roi des montagnes)

Il était clair que M. de Pappenheim avait recruté sa bande de trente coquins de bonne volonté, et que ces trente bandits s’étaient glissés un à un, la nuit, dans l’enceinte de la Grande-Fortelle.
Amédée Achard (Les Coups D’épée De M. De La Guerche)

[...] madame, c'est moi qui, hier au soir, dans la rue des Trois-Pavillons, ai arrêté un coquin qui vous emportait un châle.
Charles Paul de Kock (Jean)

«La voilà, cette coquine qui a fait assassiner son père! La voilà, cette dévergondée! Si elle n'avait pas eu une si mauvaise conduite, le pauvre homme vivrait encore. [...]»
Alfred Assollant (Rose d'Amour)

***En apposition : Un coquin de, ton coquin de, la coquine de, quelque coquin de, cette coquine de, etc.

Je supplie qu'à ce mot l’on ne me prenne pas pour un coquin de libéral.
Marie-Henri Beyle (Histoire de la peinture en Italie)

[...] ce coquin de sergent-major, je le détestais ; je ne pouvais le sentir.
Victor Barrucand (La Vie Véritable Du Citoyen Jean Rossignol)

Je parie que c’est cette coquine de Jeanne Fortier qui a mis le feu. Ça ne pouvait pas finir autrement. La misérable a menacé devant moi M. Labroue !…
Xavier de Montépin (La Porteuse De Pain)

Seconde définition : particulièrement, dans l’argot des bigots : a. Homme ou femme qui jouit hibituellement de l’érotique, sans que ça appartienne à l’usage matrimonial. b. Personne avec qui on jouit érotiquement, sans que cette réciprocité appartienne à l’usage matrimonial.

Je me rendis la coquine de tous.
Donatien Alphonse François (Histoire de Juliette)

***Aussi par plaisanterie :

- Ah ! coquine, quel plaisir tu me fais ! me dit-il, en vérité, je crois que tu aimes mon cul... Tiens, vois mon vit, il commence à bander, suce-le.
Donatien Alphonse François (Histoire de Juliette)

On lui arrange un godemiché, et voilà la putain dans mon cul, gamahuchant deux de ses tribades, pendant que la troisième lui rend dans le con ce que la coquine me fait dans le cul.
Donatien Alphonse François (Histoire de Juliette)

[...] le coquin se branlait lui-même, en maniant tour à tour le cul des fouteurs et celui de sa gueuse.
Donatien Alphonse François (Histoire de Juliette)

Troisième emploi : employé moins péjorativement que dans la première définition, parfois suelment pour signifier irritation contre quelqu’un ou contre quelque chose, comme on fait avec du mot « stupid » :

"Le coquin me trahit", se dit le comte.
Marie-Henri Beyle (La Chartreuse de Parme…)

***En apposition : Un coquin de, ton coquin de, la coquine de, quelque coquin de, etc.

« Infâme canaille », me dit-il, « oses-tu te montrer devant moi ? va tenir compagnie à ton coquin de frère.
Frédérique Sophie Wilhelmine (Mémoires de Friederike Sophie  Wilhelmine)

Elle t’a vendue, ta coquine de mère ! et moi qui ai donné hier mes six mille francs ! bigre d’imbécile que je suis !
Michel Masson (Les contes de l’Atelier)

[...] c’est toi qui corromps tout Paris avec les bacchanales de ta coquine de maison.
Auguste Maquet (La maison du baigneur)

Il se pencha vers son beau-frère, lui demandant si cet homme ne serait pas le fils de quelque coquin de tête-ronde..
M. Guizot (Histoire de la république d’Angleterre)

[...] elle restait joliment fraîche et friande, ébouriffée comme un caniche, et le bec rose sous son grand coquin de chapeau.
Émile Zola (L'assommoir)

[...] après deux heures de tangage et de roulis dans ces coquins de rochers, nous nous sommes trouvés tous les deux au haut du morne.
Édouard Corbière (Les ilots de Martin-Vaz)

Quatrième emploi : employé sans intention péjorative, mais sans une signification précise, ou sans aucune signification (emploi explétif), et parfois par plaisanterie

– Inutile de discuter avec toi, mon coquin ! pensa l’artiste.
Gustave Aimard – Jules Berlioz d'Auriac (Jim L’indien)

– Alors, mon coquin, dit la veuve Mouaque en voyant arriver Trouscaillon, vous vous êtes bien amusé?
Raymond Queneau (Zazie dans le métro)

Vous savez que je vis avec la Darville, qui est bien la coquine de Paris la plus honnête et la plus adroite.
Étienne Lantier (Contes...)

***En apposition : Un coquin de...

J’appris [...] que mon coquin de valet de chambre, Costa, était revenu à Rome quelque temps après mon départ.
Mémoires de Jacques Casanova

***Ce nom peut être employé adjectivement :

Première définition : qui se comporte comme un coquin ou une coquine (personne qui est indigne de la faveur de quelqu’un, en considération d’une ou plusieurs actions commises par lui)
Synonymes : malhonnête, improbe
Antonymes : honnête, probe

Seconde définition : a. Qui se comporte comme un coquin ou une coquine (homme ou femme qui jouit hibituellement de l’érotique, sans que ça appartienne à l’usage matrimonial) b. (D’un regard, etc.) Qui fait supposer la coquinerie (le désir ou l’habitude de jouir de l’érotique, sans que ça appartienne à l’usage matrimonial)
Faites attention à ne pas employer ni coquin ni coquine dans ces acceptions, car, comme salace, lubrique, etc., ils sont des moyens répressifs employés par les bigots afin d’en suggérer que l’érotisme anticonceptionnel est réprouvable

Tu as le regard coquin, Louis.
Paola (Faubourg des sens)

N’êtes-vous pas un peu coquine, chère Anna.
Michel Leroy (De l’Alsace à la Lorraine)

Je m’étais habillée un peu coquine pour le tester.
Patrice Obert-Julion (L’encre des marées)

La jeune femme était coquette, et même un peu coquine.
Xavier de Montépin (Jeanne de la Tremblaye)

Je t’ai entendu, ce soir, te plaindre amèrement de Suzanne – la maudire, l’appeler coquette, et même un peu coquine...
Xavier de Montépin (Soeur Suzanne)

Sophie posa sa main sur sa joue, et l’embrassa passionnément. Après un long baiser, elle détacha ses lèvres des siennes, et le regard coquin, lui souffla : [...]
Orlanne Gray (L’amour et la haine)

Mots français dérivés de coquin : acoquiner, acoquinement, coquiner (agir comme un coquin), coquinement, coquinet, coquinette