sábado, 17 de marzo de 2012

DORLOTER


Dorloter
Verbe transitif 
Étymologie : d'origine disputable. On conjecture un ancien mot français dorelot « boucle de cheveux » comme son étymon.
Définition : (Le sujet étant une personne) soigner (un être animé) avec une attention caractérisée par une ou plusieurs caresses, ou par une ou plusieurs cajoleries ; traiter avec dorlotage
Synonymes : chouchouter, cajoler, choyer, mignoter, tapoter, câliner
Antonymes: brutaliser, malmener, brusquer, maltraiter, rabrouer
Il peut être traduit par mimar, en espagnol ; coccolare, en italien ; to fondle, en anglais.

[...] ma mère a un petit défaut. Elle me traite toujours comme si j'étais demeuré le bambin qu'elle a dorloté et gourmandé jadis.
Georges Duhamel (Confession de Minuit)

[...] plus j’aurai de neveux, de nièces, de petits-neveux et de petites-nièces à aimer et à dorloter, plus je serai content.
Adolphe Badin (Une famille parisienne)

C’est dans cette maison, entre ces vieux célibataires, que je grandis. Je n’y manquai pas de soins. Dès le début, les instincts maternels de Mme Jumelin se révélèrent. [...] Elle me tenait mon biberon, me changeait ma layette, me dorlotait, m’endormait le soir en chantant des refrains de nourrice.
Maurice Leblanc (Contes)

Ma vieille cousine Ermelin me choie et me dorlote comme une malade.
Maurice Leblanc (Les huit coups de l’horloge)

[...] dorlote-le, cherche-lui ses puces, dis-lui qu’il est beau comme un boulevard, que tu l’aimes quand il se lève, [...] !
Joris-Karl Huysmans (Les soeurs Vatard)

Habituée aux rebuffades, elle s’éprit à son tour de ce jeune homme timide et un peu gauche qui la dorlotait au lieu de la commander ; joyeusement, elle accepta la proposition de vivre avec lui.
Joris-Karl Huysmans (Un dilemme)

Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysanne qui m’a donné son lait ? Je n’en sais rien. Quel que soit le sein que j’ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j’étais tout petit ; je n’ai pas été dorloté, tapoté [...].
Jules Vallès (L’enfant)

J’avais une tante, vieille fille qui chaque été venait s’établir chez nous, où elle était [...] dorlotée dans ses maladies avec une tendresse filiale.
Léopold Sacher-Masoch (Le legs de Caïn)

Mme Lecautel emporta sa fille, la coucha, la dorlota :
– Marguerite... ma petite Marguerite !... Je t’en prie, ne sois pas comme ça !... Tu me ferais mourir de chagrin.
Octave Mirbeau (Sébastien Roch)

Je ne me marie justement que pour être bien soigné et bien dorloté, avait répliqué Bidache avec conviction, pour avoir toujours des boutons à ma chemise et mon café au lait prêt à huit heures.
Armand Silvestre (Contes irrévérencieux)

[...] Il se plaignait de toutes sortes de douleurs pour se faire dorloter.
Émile Zola (L’assommoir)

Tous ces bobos-là sont des frimes pour se faire dorloter.
Émile Zola (La Conquête De Plassans)

[...] ils étaient à table, ils mangeaient, elle le dorlotait sur ses genoux, elle était en train de lui dire : « My little sweet », et lui : « My little Ketty. »
André Baillon (Zonzon Pépette)

***Se dorloter (emploi pronominal réfléchi) : se soigner délicatement ; surtout, se plaire sur un lieu où l’on ne fait que flâner (le lit, par exemple). Synonymes : flâner, paresser. Il peut être traduit par remolonear, en espagnol ; attardarsi, en italien ; to dawdle, en anglais.

Couché sur une chaise longue, les yeux à demi fermés, il se dorlotait au fond d'un boudoir.
Alfred de Musset (Croisilles)

[...] lève-toi donc ! tu te dorlotes comme un roi !
Gustave Flaubert (Madame Bovary…)

[...] il n’est point obligé d’aller à son bureau, il peut se lever tard, se dorloter dans son lit.
Paul de Kock (Un Bal dans le grand monde)

J’avoue [...] que j’aimerais bien mieux me dorloter dans un lit bien chaud, que d’aller me rafraîchir encore dans l’eau de mer et dans les sables.
Jules Lacroix (Le neveu d’un lord)

Je voudrais t’installer, toi, mon cher ami, dans une immense et superbe robe de chambre de cachemire chaudement ouatée, et je suis persuadé que tu aimerais à te dorloter dans la susdite robe de chambre.
Victor Jacquemont (Correspondance)

***Dorloté, dorlotée : participes du prétérit

– Ah ! tu dors, s’écria la Frochard... J’vas te secouer l’édredon pour que t’aies plus chaud, la belle dorlotée !
Adolphe d’Ennery (Les deux orphelines)

Je suis sûr, ajoutait-il en regardant malicieusement madame Judith, que j’aurais été l’homme le plus cajolé, le plus dorloté des maris.
Eugène Noël (Souvenirs de Béranger)

[...] elle sera chez nous comme dans un coton... Au bout de six mois, bien dorlotée, bien câlinée, elle ne pensera plus à son tapage !...
Amédée Achard (Les misères d’un millionaire)

Mots français dérivés de dorloter : dorlotage, dorlotement, dorloterie, dorloteur, dorloteuse

Conjugaison :
Présent :
Je dorlote, tu dorlotes, il (elle) dorlote, nous dorlotons, vous dorlotez, ils (elles) dorlotent

Imparfait
Je dorlotais, tu dorlotais, il (elle) dorlotait, nous dorlotions, vous dorlotiez, ils (elles) dorlotaient

Prétérit simple
Je dorlotai, tu dorlotas, il (elle) dorlota, nous dorlotâmes, vous dorlotâtes, ils (elles) dorlotèrent

Futur simple
Je dorloterai, tu dorloteras, il (elle) dorlotera, nous dorloterons, vous dorloterez, ils (elles) dorloteront

Subjonctif
Que je dorlote, que tu dorlotes, qu'il (elle) dorlote, que nous dorlotions, que vous dorlotiez, qu'ils (elles) dorlotent

Conditionnel
Je dorloterais, tu dorloterais, il (elle) dorloterait, nous dorloterions, vous dorloteriez, ils (elles) dorloteraient

Impératif
Dorlote, dorlotons, dorlotez

Participe présent : dorlotant
Participe de prétérit : dorloté, dorlotée, dorlotés, dorlotées